Pendant des décennies, la participation aux marchés financiers a été le privilège de quelques-uns : grandes institutions, investisseurs qualifiés et particuliers ayant accès à des conseillers financiers ou disposant des bonnes relations. Les obstacles étaient souvent structurels : limitations géographiques, montants minimums d’investissement élevés et cadres réglementaires favorisant les intermédiaires établis. Cependant, l’essor des cryptomonnaies et de la finance décentralisée (DéFi) change la donne. Grâce à la technologie blockchain, les cryptomonnaies rendent les marchés financiers mondiaux plus inclusifs, transparents et accessibles à toute personne disposant d’une connexion internet.
Supprimer les barrières à l’entrée
Les systèmes financiers traditionnels sont fortement centralisés, contrôlés par les banques, les courtiers et les intermédiaires réglementaires qui décident qui a accès aux meilleures opportunités d’investissement. Si ce modèle assure la stabilité, il exclut également les investisseurs ordinaires des marchés mondiaux. Dans de nombreuses régions en développement, des règles monétaires strictes, des dépôts minimums élevés et des processus de transaction lents rendent quasiment impossible la participation à des opportunités de création de richesse comme le trading d’actions ou les fonds spéculatifs.
Les cryptomonnaies changent la donne. Avec le contrat à terme du Bitcoin, les investisseurs peuvent contourner les intermédiaires traditionnels et interagir directement avec le marché. Les utilisateurs peuvent échanger, prêter ou emprunter des actifs directement entre eux, sans passer par une banque ou un courtier. Ces contrats permettent de spéculer sur les fluctuations du cours du Bitcoin sans posséder l’actif lui-même, alliant la flexibilité des cryptomonnaies à la familiarité des produits dérivés traditionnels. Cette évolution permet à des millions de personnes non bancarisées ou sous-bancarisées d’accéder à des opportunités financières autrefois réservées aux professionnels.
Réduire les coûts et les frictions
Les marchés financiers traditionnels sont interconnectés par des courtiers intermédiaires, des chambres de compensation et des dépositaires, chacun facturant des frais qui grugent les rendements des investisseurs. Les systèmes basés sur les cryptomonnaies rationalisent ces processus en exploitant et en tirant parti des avantages des réseaux peer-to-peer. Des contrats intelligents exécutent automatiquement les transactions, distribuent les dividendes et enregistrent la propriété de manière transparente sur la blockchain, éliminant ainsi une grande partie des frais administratifs.
Par exemple, l’émission d’une obligation via la blockchain peut coûter une fraction des frais de souscription traditionnels. De même, les délais de règlement peuvent passer de quelques jours à quelques secondes. Ces gains d’efficacité ne sont pas de simples améliorations technologiques ; ils représentent une véritable inclusion financière. La baisse des coûts rend les petits investissements viables, permettant aux investisseurs ordinaires de participer à des écosystèmes financiers auparavant trop coûteux.
Donner du pouvoir aux investisseurs particuliers grâce à la DeFi
Les applications de finance décentralisée sont devenues un terrain d’essai pour démontrer comment les cryptomonnaies peuvent donner du pouvoir aux investisseurs ordinaires. Les plateformes proposant du yield farming, des pools de liquidité et du staking permettent aux utilisateurs de générer des rendements en contribuant à leurs actifs au réseau. De même, le minage de cryptomonnaies et rentabilité représentent un autre niveau de participation permettant aux individus de soutenir la sécurité de la blockchain et d’obtenir des récompenses sans avoir besoin d’accéder à des systèmes centralisés. Au lieu de dépendre de gestionnaires de fonds institutionnels, les individus peuvent générer des rendements de manière autonome grâce à des mécanismes transparents et algorithmiques, faisant des cryptomonnaies non seulement un outil d’investissement, mais aussi une économie flexible et participative.
De plus, le caractère open source de la DeFi permet à chacun d’auditer le code sous-jacent ou de consulter l’historique des transactions, un niveau de transparence rarement offert par les marchés traditionnels. Cette visibilité renforce la confiance, en particulier dans les régions où la corruption ou la mauvaise gestion financière ont érodé la confiance dans les systèmes conventionnels.
Inclusion financière transfrontalière
La dimension mondiale des cryptomonnaies les rend particulièrement adaptées aux régions mal desservies par la finance traditionnelle. Dans de nombreuses régions d’Afrique, d’Asie du Sud-Est et d’Amérique latine, les citoyens sont confrontés à la volatilité des devises, à un accès limité aux différents outils d’investissement ou à des politiques monétaires restrictives. En détenant des stablecoins, des cryptomonnaies indexées sur des monnaies fiduciaires comme le dollar américain, les particuliers peuvent préserver leur valeur, effectuer des transactions à l’échelle mondiale et accéder à des produits de prêt ou d’épargne DeFi dont les taux d’intérêt sont supérieurs à ceux des banques locales.
Cette accessibilité transfrontalière est l’un des aspects les plus transformateurs de la cryptomonnaie, une caractéristique déterminante qui la distingue des services bancaires traditionnels. Elle permet à un habitant de Nairobi ou de Manille de bénéficier des mêmes opportunités qu’un habitant de Londres ou de New York. Tant qu’il existe un accès à Internet, la géographie ne détermine plus les opportunités financières.
Stimuler l’innovation grâce aux écosystèmes tokenisés
Au-delà d’améliorer l’accessibilité, la cryptographie suscite des formes d’innovation entièrement nouvelles sur les marchés financiers mondiaux. Les écosystèmes tokenisés, où les entreprises émettent des jetons numériques pour représenter des capitaux propres, des salaires ou des récompenses, redéfinissent la circulation de la valeur et de la propriété.Ces écosystèmes brouillent la frontière entre investisseurs, utilisateurs et développeurs, permettant aux communautés de façonner et de bénéficier directement de la croissance d’un projet.
Par exemple, les organisations autonomes décentralisées (DAO) offrent aux investisseurs non seulement des participations financières, mais aussi un droit de vote sur l’évolution des plateformes. Ce modèle participatif crée une économie plus collaborative, où l’innovation est portée par la contribution de la communauté plutôt que par la hiérarchie de l’entreprise. À mesure que ces écosystèmes gagnent en maturité, ils pourraient inspirer des structures hybrides au sein de la finance traditionnelle, alliant transparence, agilité et engagement des utilisateurs, des atouts rarement atteints par le système traditionnel.
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Sophie L. Martel est experte en formation professionnelle et gestion de carrière, aidant les individus à développer leur potentiel dans un marché en constante évolution.
